Comme annoncé en fin du billet précédent, les choses allaient forcément s’améliorer, et ça a commencé très tôt par de magnifiques couleurs matinales.
J’y suis retourné, l’étang était bien plus accueillant cette fois-ci, les hautes herbes étaient bien rangées…
… Et l’eau était attirante…
… Mais les berges étaient un véritable piège :
- tantôt en pente douce, comme ci-dessus, avec assez de vase pour s’y enfoncer jusqu’aux chevilles au point d’y rester bloqué;
- tantôt en pente forte, le risque était alors la chute dans un étang dont je ne voyais pas le fond.
Je suis revenu couvert d’une boue marneuse grise très fine, difficile à enlever quel que soit son support, mais ça valait le coup.
J’ai ainsi pu suivre un couple d’agrions porte-coupe (Enallagma cyathigerum, Odonata Zygoptera Coenagrionidae) très amoureux…
Tellement amoureux qu’ils n’en ont pas vu l’obstacle devant eux lorsqu’ils se sont envolés…
D’ailleurs, étant donné le cadrage, vous vous doutez bien que moi non plus je n’avais pas vue cette toile. Gageons que cette épeire, peut être une épeire des roseaux (Larinioides cornutus, Arachnida Araneidae) a fait un bon repas ce jour là.
Encore heureux pour l’espèce d’appartenance des demoiselles, et pour moi aussi, il y avait de nombreux autres couples.
Il y en avait d’autres aussi, telle cet agrion élégant (Ischnura elegans, Odonata Zygoptera Coenagrionidae)…
… Que j’ai bien été incapable d’identifier. Je remercie à ce propos Christian DUTTO pour son aide, car j’ai vraiment beaucoup de mal pour identifier ces petites demoiselles, dont les ressemblances sont telles qu’elles compliquent les clés d’identification et exigent de grandes connaissances anatomiques. Pour l’heure je suis souvent incapable de déterminer une demoiselle sur le terrain, il me faut 2 livres et de l’aide 😉
Par contre, pour la belle rouge qui suis, ça a été plus facile, d’autant plus encore quand il a la bonne idée de se poser au sol, bien à plat.
Ce magnifique mâle de libellule écarlate (Crocothemis erythraea, Odonata Anisoptera Libellulidae) se chauffait sous un soleil voilé attendant que madame…
… Bronzant en pleine lumière, ne daigne se décider à s’approcher de l’eau. C’est d’ailleurs à ce moment là que j’ai entendu un bruit assez fort, comme si quelque chose de souple se frottait aux tiges des hautes herbes, un bruit que j’attendais pour tout dire.
Ce premier cliché est décevant, mais j’avais tellement peur que la belle ne s’envole à mon approche… Je l’ai littéralement mitraillée. Voici donc sa seigneurie Anax l’impératrice (Anax imperator, Odonata Anisoptera Aeshnidae) en pleine activité de ponte sous un nuage…
… Puis au soleil, toujours toute seule car elle est grande. C’est d’ailleurs une des plus grandes libellules de France, voire d’Europe. Elle était tellement occupé, ou j’étais tellement transparent, que j’ai pu m’approcher.
Mais comme l’indiquent les paramètres de prise de vue, j’étais confronté à des limites de stabilité, sur une berge pentue, ce qui n’était pas idéal pour cadrer correctement. Par contre la position était idéale pour constater que cette femelle pond les oeufs à l’intérieur des tiges totalement immergées.
J’ai même pu la filmer, mais sans trépied et avec le matériel utilisé, je me suis montré trop optimiste.
Bref, de belles choses à voir et je suis loin d’être exhaustif. A ce propos, afin d’éviter de vous faire croire qu’il n’y avait rien d’autres que des libellules, je termine ce reportage en vous montrant une petite abeille solitaire, accrochée à une brindille par les mandibules.