Voici une rando facile, réalisable avec des lutins sous réserve de prendre quelques précautions : de vraies chaussures qui accrochent, de quoi se protéger du soleil (yeux et peau), et bien sûr de l’eau. Comme nous sommes en haute montagne, autant penser à regarder la météo, prendre de quoi grignoter et de quoi se protéger du vent et/ou de la pluie. Le sac reste bien léger.
Pour avoir une idée de l’itinéraire entièrement fléché, le site du Parc National des Ecrins est tout indiqué. Le GPS est inutile ici. Pour les curieux, la carte IGN correspondante dans la série TOP25 est la 3436ET.
Ah oui, le parking du Pré de Mme Carle est payant depuis 2013 : 2 euros sans limite de temps. Il y en a qui trouvent le moyen de râler, d’autres se disent que cela reste raisonnable pour voir ceci avant même de sortir de voiture :
- Sur la droite le Glacier Blanc.
- Au milieu, la trace beige correspond au chemin à prendre pour atteindre le glacier.
- Sur la gauche on distingue la moraine latérale bien rectiligne menant au Glacier Noir.
Conseil : y aller le matin vers 8H00 , il y a beaucoup moins de monde… Et il fait moins chaud.
Bien sûr, en tant que reporter exclusif, j’ai dû rajouter dans le sac à dos 2-3 choses pour prendre des photos, le sac pesait donc 15 Kg.
Voilà, nous sommes à 1875 m d’altitude, il va falloir monter vers 2200 m d’altitude.
Partons à l’envers.
Au replat, devant le glacier on voit ça.
Celui-ci a bien régressé depuis les premières fois où j’ai pu y aller, pratiquement 30 ans plus tôt.
Nous voyons donc le cas d’école classique : un glacier, et de l’eau qui en sort pour former un torrent. Le glacier fond.
Comme on peut le constater sur différents sites comme par exemple celui-ci, le glacier a reculé. D’ailleurs, au XVI ème siècle, au début du Petit Age Glaciaire, le glacier descendait jusqu’au Pré de Mme Carle (source). Il doit donc y avoir des traces encore visibles.
Retournons-nous :
Et voilà une magnifique vallée glaciaire en « U », en auge, avec le Mt Pelvoux sur la droite, ci-dessous, vu depuis une altitude plus élevée.
Regardons à nos pieds : la roche est lisse,
D’autres roches sont striées, d’ailleurs on parle de stries glaciaires :
Tout ceci a été provoqué par les graviers, voire des roches, transportées par le glacier et provoquant polissage et stries de la roche sous-jacente.
On voit même les roches du sous-sol, telles ces migmatites.
Etant donné que nous sommes à environ 2200m d’altitude, aucun arbre en vue, c’est même très minéral… Quoique, en regardant mieux on trouve des petits trésors.
Ainsi ce silène acaule (Silene acaulis, Caryophyllaceae), trouvé directement dans les éboulis…
… Est un véritable petit pionnier permettant de parler d’adaptation morphologique et physiologique à la haute montagne.
En descendant, le gris minéral laisse la place à toutes les couleurs, avec comme base le vert.
Du bleu avec le délicat myosotis alpestre (Myosotis alpestris, Boraginaceae)…
Du mauve avec la linaire des Alpes (Linaria alpina, Scrophulariaceae)…
On passe au blanc avec ce saxifrage…
… Mais je lui préfère la grâce de ce lis (et oui, encore un lis), le lis de Saint-Bruno (Paradisea liliastrum, Liliaceae). Vous aurez apprécié le nom de genre en latin.
On y trouve même des millepertuis…
… Et des orchidées, d’ailleurs il me semble reconnaître l’orchis moucheron (Gymnadenia conopsea, Orchidaceae).
Et j’en oublie beaucoup. Tout ce beau monde est surtout visible début juillet.
Pour les autres, en cas de pénurie côté plante, il vous reste les chocards à bec jaune (Pyrrhocorax graculus), aussi familiers que des moineaux ou des pigeons de ville.
Enfin, pensez à surveiller vos sacs car chaque année la marmotte fait parler d’elle.
Et bien sûr, que retrouve-t-on en bas? Le torrent, un peu plus gros.
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