Il était un sentier que je n’avais pas pratiqué depuis plusieurs années.
Ce n’était pas la difficulté du parcours qui m’arrêtait, mais plutôt les souvenirs qu’il m’évoquait, puisque c’était le terrain de jeu préféré de mon regretté Azur. Le Jimouille étant prometteur, il fallait donc voir s’il était fin prêt.
Le second objectif était de constater ce qu’il restait de ce pan de colline exposé au sud, car il avait subi la terrible sécheresse estivale de plein fouet. Et là, j’étais plutôt inquiet.
L’intégralité de la trace ci-dessous.
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Trace GPS de la randoOn a donc commencé à progresser sur un sentier étroit…
… Avec une belle vue sur le Garlaban.
Mais il fallait faire attention où je posais les pieds, le Jimouille ayant déjà trouvé des jouets.
En montant, la vue s’est dégagée, permettant de constater qu’en cette matinée hivernale, un voile gris enveloppait déjà Marseille.
Chemin faisant, une petite habituée s’est dévoilée! C’était une connaissance de longue date, délicate, arborant des teintes habituellement roses, mais cette fois-ci elle était revêtue d’une livrée plutôt blanche…
… Pendant que les globulaires, elles, ne se dévoilaient pas encore car elles se préparaient à une floraison prochaine.
C’était rassurant, même si sur le plan purement photographique la lumière n’était pas idéale. Mais après tout, mes velléités artistiques étant limitées ça n’avait que peu d’importance.
Ma curiosité a ensuite été piquée au vif par les coronilles qui présentaient des blessures en forme de piqûre d’insecte sur leurs tiges.
Quelque chose avait perforé ces tiges et j’avais une petite idée quant au responsable. La disposition des blessures, leur couleur, marquées par un jaunissement voire un noircissement des contours, me confirmaient que c’était ancien déjà.
D’ailleurs un peu plus loin, j’ai trouvé un élément de preuve désignant un suspect possible.
Cette exuvie de grande cigale allait dans le sens de mon hypothèse : une femelle avait dû pondre dans les tiges de ces coronilles. Mais il était trop tard pour chercher à vérifier cette hypothèse, les loges au bout des trous devaient être vides.
Nous avons continué notre progression pour constater que les fleurs étaient bien présentes, même si peu nombreuses encore. Il y en avait…
… Des jaunes piquantes, à l’image de celles de l’ajonc de Provence…
… Comme des violettes encore discrètes, à l’image de celles du romarin.
Difficile de parler de désert.
Il est vrai que côté animaux, les traces étaient indirectes en dehors des aperçus fugaces de passereaux s’envolant non pas au passage du Jimouille, mais au bruit de mes pas.
Ainsi ce tronc de résineux quelque peu tourmenté…
… Comptait encore quelques soies qui ne lui appartenaient pas. La résine étaient bien sèche et durcie, l’arbre n’avait donc pas reçu la visite des sangliers depuis un petit moment déjà.
Et ensuite?
Ensuite nous sommes tombé dans le domaine de la chimie, typique du modelé karstique local, à l’image de la photo ci-dessous…
… Tout était de la faute entière de l’eau qui avait creusé la roche, puis avait circulé dans les fissures.
Mais avec le Jimouille, on n’était pas monté aussi haut qu’on l’aurait voulu pour cause de battue. Nous nous sommes donc posés quelques instant à regarder le paysage au loin…
… Les affleurements plus près…
…Pour se dire qu’on était bien là où nous nous trouvions.