Nous sommes sur le versant sud à sud-est de partie la plus orientale de la Sainte Baume. Pour faire simple, voici un petit panorama qui correspond à un champ de vision de 180° de large (le chemin de part et d’autre en bas de la photo est en fait rectiligne).
Les sommets de gauche à droite : les Barres St Martin, suivies au milieu par la Falaise de la Galère et enfin à droite, bien blanches, les Collines Blanches justement… Côté toponymie c’est facile, mais dès qu’on regarde une carte géologique tout se complique. Pour faire simple, ces affleurements sont constitués d’une roche datant du Jurassique supérieur, soit entre 140 et 160 millions d’années. Tout se serait mis en place (i.e. les collines se seraient mis en place) au moment de la formation… des Pyrénées il y a environ 65 millions d’années. Nous sommes dans la Provence dite calcaire.
Super! Mais qu’y a-t-il à voir?
Des choses surprenantes pour la saison.
En ce 30 octobre 2015 il n’y a pas de vent, il fait même chaud au soleil, et dans les hautes herbes ça s’anime.
L’identité de la propriétaire de cet attirail de chasse n’est pas bien difficile à déterminer : la mante religieuse (Mantis religiosa, Insecta Mantidae) se déplace fort peu discrètement dans la végétation. D’ailleurs, se sentant observée elle s’immobilise et fixe la menace potentielle.
Cette grande femelle n’a pas spécialement faim, mais son abdomen dodu trahit une occupation toute autre : trouver un endroit propice pour y déposer son oothèque. Pour faire simple elle va pondre. Laissons là tranquille, d’autant plus que c’est la première fois que j’en vois une aussi tardivement en octobre.
Un peu plus loin, une tâche jaune s’agite en tout sens, et finit par se poser.
Le souci (Colias crocea, Insecta Lepidoptera Pieridae) n’est pas facile à saisir et ne se laisse pas approcher (enfin, encore moins que d’habitude) : il choisit toujours la fleur de valériane (encore en fleur!) la moins pratique pour le photographe… Vous aurez donc une ombre sur la photo, c’était ça ou pas de souci!
Encore mieux, je suis allé de surprise en surprise aujourd’hui :
Oui, vue comme ça cette chenille, dont on voit la tête, n’est pas très esthétique, passons de profil alors!
Cette immense chenille de sphinx de l’euphorbe (Hyles euphorbiae, Insecta Lepidoptera Sphingidae) n’était pas sur une euphorbe, mais ses copines oui, d’ailleurs il n’en restait rien de ces pauvres euphorbes.
Et dire que je suis passé tout l’été par le même chemin et que je n’ai rien photographié côté insecte, à part quelques exuvies de cigales, d’ailleurs il y en avait encore une solidement accrochée à son support…
… Alors que les émergences ont eu lieu de fin juin à début juillet.
Par un temps chaud pareil, sachant que le romarin est en fleur, il me fallait capturer une abeille en plein travail :
D’ailleurs, du côté des fleurs il y a encore de jolies couleurs, tel cet aster à feuilles d’orpin (Galatella sedifolia, Asteraceae) plutôt en fin de période de floraison.
Mais le monde minéral n’est jamais bien loin comme semble me le rappeler ce criquet (surement un oedipode dont je ne me risquerais pas à vous donner un nom)…
… Littéralement en pleine séance de bronzage ou admirant un paysage magnifique en cette saison.
Au fait, côté calcaire nous sommes passés au Crétacé inférieur. C’est plus récent puisque les calcaires ont moins de 140 millions d’année.