Nous étions le matin.
L’éolienne tournait en émettant un bruit plaintif…
…Donnant l’impression d’être ailleurs, de l’autre côté d’un vaste océan.
D’ailleurs en contemplant un champ…
… Les ballots de paille ajoutaient du relief ce qui permettait de se rendre compte de l’immensité du lieu. La forêt semblait loin. Pour un peu je me sentais perdu…
… Un petit détail me fit cependant revenir à la réalité :
Mais que faisait cette cigogne blanche (Ciconia ciconia, Aves Ciconiidae) au Texas?
Suivie d’une autre révélation fracassante : mais pourquoi avais-je oublié mon objectif de longue focale 600 Km plus au sud?
Mes préoccupations matérielles n’intéressaient pas mon chien : il était visiblement agacé de me voir faire du sur-place et regardait devant avec envie.
C’est qu’il avait raison : il me fallait aller de l’avant en trouvant un moyen de contourner cet oubli.
Nous avons donc fini par atteindre la forêt.
Nous avons donc quitté une immensité ouverte pour entrer dans une réalité infinie et rectiligne.
Le chemin louvoyait.
C’est d’ailleurs potentiellement un piège dans certaines grandes forêts (comme celle de Tronçais), car même en suivant un chemin en apparence rectiligne, on n’a aucune idée de la direction que l’on suit si on n’utilise pas de boussole (ou ne GPS). Dans notre cas, pas de problème, une rivière était sur notre gauche.
D’ailleurs s’écarter du chemin c’était comme entrer dans un autre monde, plutôt oppressant.
Un monde où même les arbres tentaient de s’étouffer mutuellement,
Quand ils n’essayaient pas de vous emprisonner avec des rameaux rayonnants.
C’est dans ce genre de lieu qu’on finit par trouver la tanière d’un goupil.
Lequel nous avait repéré depuis longtemps et prenait la poudre d’escampette à travers champs.
Nous ne le reverrons que bien plus tard à la tombée de la nuit, toujours galopant…
Pour finir par s’arrêter, caché au milieu de tout.
Mais reprenons.
Ceci vous rappel surement quelque chose, et pour cause! Voici la rivière Allier, prise depuis le Cher face à la Nièvre qui commence dès la berge d’en face.
Cette limite était bien fine lors de cette période estivale.
D’ailleurs elle se franchissait à pieds pour les uns, à la nage pour les autres.
Encore fallait-il avoir un bon motif. Voici le mien!
Un magnifique Calopetryx splendens (Anisoptera Zygoptera Calopterygidae) à 4 pattes (au lieu de 6), mais il a tenu à me montrer qu’il avait bien toutes ses ailes.
Comme j’étais un peu stressé accroupi dans de l’eau avec le matériel photo, voici donc ma déception : une photo floue, et de loin en prime…
Sauf erreur de ma part, il s’agirait d’un ophiogomphe serpentin (Ophiogomphus cecilia, Odonata Anisoptera Gomphidae), que je n’avais jamais vu auparavant et que je n’ai jamais revu…
Mais comme dit au début, tout se contourne, c’est ce que j’ai fait dans ce pays de cours de champs et d’étangs traversé par une rivière. Malgré tout la leçon je l’ai retenue : dans le coin, l’été aussi la longue focale est utile.
C’est beau ces photos de forêt ! (J’avoue y être plus sensible qu’aux bébetes :P)
Ça me donnerait presque envie d’apprendre à me servir de mon appareil 🙂