Cette année c’était possible. La neige avait déjà commencé à fondre en ce début de mois de mars, l’hiver commençait à laisser la place à une saison où le vert serait dominant.
Mêmes les cincles plongeurs (Cinclus cinclus), présents tout l’hiver, étaient plus difficiles à approcher…
Le photographe qui voulait lui tirer le portrait hésitait à trop trop s’approcher d’une berge glissante, et n’avait pas très envie de se retrouver dans une eau encore bien trop froide.
Mais, où pouvaient bien être les chamois? En toute logique, entre la chaleur dans la vallée et l’abondance de nourriture sur les flancs des montagnes, il fallait prendre un peu d ‘altitude.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Malgré les conditions favorables, pas question d ‘y aller seul. Cette fois-ci, je n’avais reçu aucune information limitative concernant mon compagnon de route… Bon de toute façon c’est une rando facile en cette saison, qui emprunte pour partie la route montant à Ailfroide. Cet itinéraire n’est donc pas agréable l’été étant donné le flux de voitures.
Après une journée très ventée, surtout en altitude…
…Les conditions étaient idéales pour pouvoir se rendre aux pieds du Pelvoux, du côté d’Ailefroide.
On a donc commencé par longer la cascade de glace artificielle, terrain d’entraînement pour les alpinistes…
Mais les yeux ont plutôt été attirés, voire aveuglés, par des éclats lumineux toujours difficiles à mettre en évidence en photo dans une lumière matinale.
La glace fondait, la limite entre le solide et le liquide était floue.
Pas de quoi nous détourner de notre objectif :
J’ai bien sûr fait prendre des risques insensés à mon compagnon de route : « Tiens! Ne bouge pas et ne te retourne pas! »
Image qui a le mérite d’expliquer pourquoi je ne m’aventure pas sur ce chemin quand les habitants du coins disent qu’il est trop dangereux à certaines périodes. Passons.
Chemin faisant, sous la surveillance des pointes des Clouzis…
Nous avons fini par atteindre Ailfroide. Pour qui connait le village l’été le choc est grand, car si on retrouve bien cette impression de toute puissance de la montagne…
… Il n’y a personne, un désert complet, un silence total.
Quelques panneaux en deviennent même risibles.
Et la route continue vers un Glacier Blanc qui paraît bien trop lointain.
En nous tournant vers la gauche et on a pu admirer la face orientale du massif du Pelvoux.
Ci-dessus à gauche la Bosse de Clapouse, ainsi que la vallée menant au glacier du Sélé, et à droite toute une série de crêtes aux pieds desquelles se trouve le Pré de Madame Carle.
La bosse de la Clapouse justement, l’été elle est recouverte de fleur et l’hiver c’est une pyramide à l’ombre des sommets tels que la Blanche sur la gauche.
Se faisant, en nous approchant, nous avons pu voir des petits points bouger sur une surface enneigée à la base du Pelvoux.
Tiens tiens!
Bien évidemment, la zone était difficile d’accès, et l’approche se faisait à découvert : inutile de dire qu’on ne risquait pas de s’approcher sans être vu.
Il y avait un troupeau d’une dizaine de chamois…
… Ils se couraient après (c’était surtout le mâle dominant qui courait en fait).
Et comme nous étions confortablement installés à la terrasse du seul café ouvert, on en a profité.
Un groupe s’amusait, pendant qu’un solitaire (un jeune mâle) escaladait une parois plutôt raide.
Mais il a bien fallu rentrer.