Vaste entreprise que de vouloir aller faire un tour dans un lac glaciaire même en fin d’hiver. D’ailleurs coupon cours à tout suspens : je n’ai pas dépassé Chambran, car après on entre dans le domaine de la prise de risque inutile en cette période, surtout quand on est seul.
Essai 1 : départ depuis Pelvoux – Le Fangeas (altitude 1230m), le reste en image (fichier gpx inside).
Etant habillé pour affronter du froid, malgré la chaleur du début de l’après midi, je grimpe rapidement jusqu’à la route située 150m plus haut sans même chausser les raquettes sur une neige tantôt molle, tantôt glacée au gré du match que jouaient le soleil et les arbres : il faisait trop chaud.
La route est déneigée comme d’habitude dans cette partie là. Je coupe les lacets en marchant… Dans de la boue pour enfin arriver au cul de sac servant de parking : je vais enfin pouvoir marcher dans de la neige avec des raquettes… Et bien non!
Le temps change brutalement. Première photo, histoire de situer l’ambiance du jour.
Je sens que ça commence bien! Je pense qu’il me reste 2-3h de temps acceptable devant moi avant que cela ne devienne trop dangereux. Je fonce donc.
Altitude 1440m, j’atteins le raccourci qui va me mener au lieu dit les Choulières, à peu près 100m de dénivelé plus haut.
Vous pouvez voir le danger du moment : des pierres qui tombent pour cause de dégel.
Hop sur le sentier!
Là c’est encore plus simple : pas de neige, je marche donc tantôt dans de la boue, tantôt sur des éboulis avec des chaussures de rando d’hiver typée glacier, elles-mêmes protégées par des guêtres étanches me remontant jusqu’aux genoux, le tout dans une chaleur encore infernale pour la saison : ambiance. Il y a de quoi déprimer. D’ailleurs je ne suis pas le seul, puisqu’à ma grande surprise je vois un petit truc sauter afin d’éviter de finir écrabouillé sous mes pas : un criquet! Nous sommes le 1 mars, vers 1500m d’altitude et je rencontre un criquet!
Pour la petite histoire, il s’agit du criquet déprimé (Depressotetrix depressa, Orthoptera), rien d’anormal donc d’après mes renseignements : les adultes passent l’hiver ainsi, cachés sous les cailloux, sous la neige (quand il y en a).
Je continue ma route, j’arrive aux chalets de Choulières et là, brutalement le temps se refroidit : les nuages arrivent, pas menaçants pour l’heure, mais assez gros pour masquer le soleil : on sent la différence! Je continue malgré tout histoire de voir.
Je m’engage sur le GR54, toujours sans mettre les raquettes : la neige, bien qu’un peu molle, reste assez dure pour supporter mon poids (plume), et je finis par rejoindre la route de l’Eychauda…. En même temps qu’une pluie fine débutante. Nous sommes à environ 1700m d’altitude.
J’avance un peu pour voir de quoi il retourne :
Oulah! C’est bouché. C’est rageant quand on sait qu’il ne reste que quelques centaines de mètres à parcourir.
Je me retourne :
Bon! Ben je crois qu’il est temps de redescendre.
J’ai pris cette fois-ci la route enneigée pour revenir plus vite, ça a été une bonne idée puisque j’ai rencontré quelques sources gelées qui m’attendaient.
Pour la petite histoire, le vent m’a posé quelques problèmes pour avoir cette goutte nette. Mais j’en reparlerais dans un autre billet.
J’ai donc rejoins mon point de départ sous la pluie pendant une bonne partie du chemin. Pluie qui a cessé vers 1400m.
Il fallait donc que j’y retourne, ce qui fut fait.
Essai 2 : départ depuis le parking sur la route de l’Eychauda (altitude 1400m), le reste en image (fichier gpx inside).
Mais pourquoi être parti d’aussi haut? C’est simple, j’avais ordre de manager mon compagnon de rando 😉
Il faisait beau, il faisait chaud… J’ai donc rencontré les copains désormais habituels : les lézards des murailles (Podarcis muralis)…
…Lesquels, comme à leur habitude, ont joué un jeu de cache-cache classique pour des curieux stressés.
Petite nouveauté, j’ai même rencontré une petite tortue, le papillon bien sûr. Il y en a qui l’appellent Vanessa, puisque son autre nom est Vanesse de l’ortie (Aglais urticae, Lepidoptera Nymphalinae).
Mais comme vous pouvez le constater, il n’est pas facile de faire de belles photos sur un tel terrain avec un tel temps : tout ce beau monde était vif et ne tenait pas en place.
La progression était facile, du genre « même pas peur » malgré le vide…
Quoiqu’il en soit, j’ai fini par atteindre Chambran…
…Et ses chalets
Mais la vallée est si étroite que l’ombre est vite arrivée : il fallait rentrer…
..En profitant de la vue sur Puy Saint Vincent tout au fond là bas.