C’était une fin de mois d’avril, notre reporter fétiche avait été envoyé là pour réfléchir sur la nature des choses, il était donc totalement contemplatif et béat devant un lac de Serre-Ponçon pratiquement vide…
… Tout comme devant l’abnégation de cet arbuste s’accrochant comme il le pouvait histoire de survivre dans un environnement inhospitalier offert par les badlands…
Il fallait donc le stimuler un peu avant qu’il ne s’endorme! Il a ainsi reçu pour mission de prendre des marmottes en photo.
La suite, il vous la raconte.
Je suis parti vers Prapic à proximité d’Orcières-Merlette. Il y a là bas un champ de marmottes!
Pour cela, il fallu passer par Ancelle, encore enneigé dans la partie haute à cette époque de l’année, mais déjà fleuri…
Passer devant un petit agneau curieux…
… Et surpris de voir un être étrange commencer une marche, lourdement chargé, vers la montagne… Parce qu’il fallait vouloir les voir les marmottes par ce temps variable et cette neige obligeant à utiliser des raquettes, rendant ainsi toute discrétion impossible.
Seulement voilà.
Si les marmottes étaient bien là…
Elles étaient loin.
Et quand elles étaient plus proches, ce n’était guère mieux, car elles ne regardaient pas dans la bonne direction…
Ou bien elles tentaient de se camoufler derrière un brin d’herbe (sisi)…
A cela s’ajoutait une autre difficulté. Etant loin, il me fallait utiliser un zoom puissant. Hors, même par une journée pas si ensoleillée que ça, les rayons solaires frappant la neige provoquaient comme un voile, et ces perturbations thermiques rendaient pratiquement tout flou.
J’ai donc poursuivi mon chemin, plus haut vers la chapelle de la Saulce en espérant qu’il y aurait moins de problèmes…
Pour comprendre que je ne pourrais jamais aller plus loin.
Après un petit coup d’oeil aux chamois, soit trop loin…
Soit plus proches mais dans le brouillard thermique eux aussi…
Il a fallu rentrer, tout en gardant l’oeil bien ouvert, « au cas où! »
Je devais trouver un autre endroit, moins enneigé. J’ai donc changé de vallée.
Pour se faire, je suis passé par un château que je n’avais plus vu depuis mon adolescence je crois bien…
J’ai croisé une demoiselle coiffée, figée pour l’éternité…
… Pour atteindre St Véran…
Et l’espoir est revenu.
Une magnifique prairie de bulbocodes printaniers s’offrait au regard.
Bien que le temps n’était toujours pas idéal, les marmottes étaient bien là et plus accessibles malgré un terrain très escarpé.
Mais voilà, les perturbations thermiques, bien visibles sur la photo suivante, étaient encore là…
… Quant à la marmotte, animal méfiant par nature, elle se débrouillait toujours pour me tourner le dos, l’air de rien tout en me surveillant…
Ou choisissait de rester le plus possible dans l’ombre, pour en montrer le moins possible.
Peut-être avait-elle trop peur de se dévoiler et de paraître trop attirante pour l’oeil du photographe?
J’ai donc fini par repartir quelque peu dépité, déçu de n’avoir pu ne serait-ce qu’observer les marmottes dans de bonnes conditions.
Je suis reparti avec mes rêves de belle photo, en me disant que peut être plus tard j’aurais une occasion, car là tout était contre moi : le temps, la lumière, la neige bien trop présente et les marmottes frileuses en sortie d’hibernation.
Jolies photos émouvantes d’un pays que je connais bien ! Merci !