Me voilà enfin revenu! La rédaction de De-Natura.net m’ayant envoyé loin afin de réaliser un reportage. Mais pour raconter quoi au fait?
Il faisait beau, le Mont Pelvoux était magnifique… mais il n’était pas très blanc.
La neige se faisait rare comme en témoignait le système de mesure de cumul de précipitations neigeuses local : le toit du voisin.
Je n’allais quand même pas discuter bagnole avec Monsieur Merle qui reluquait les jantes!
Encore heureux, Madame Merlette me voyant quelque peu désabusé, elle est venue me remonter le moral…
.. d’un peu trop près, elle a failli ne pas rentrer dans le cadre.
Quelques invocations vodoo plus tard, la chance tournait enfin: il neigeait.
Le toit du voisin ne trompait pas, ça tombait ferme.
Par contre, j’avais dû faire une erreur quelque part dans l’incantation, le risque d’avalanche était presque au maximum : impossible d’aller à Chambran, aux Chouilères, à Narreyroux… La tuile quoi! Maintenant il y avait trop de neige.
N’ayant pas envie de causer érosion malgré les exemples locaux évidents…
.. Je me suis concentré sur la neige : et si je tentais un flocon? Avec tout ce qui tombe je devrais y arriver :
Peine perdue, il ne faisait pas assez froid, les flocons fondaient assez vite.
Et si je faisais un peu de météo? A part montrer une limite pluie-neige…
… Ou de la neige qui tombe…
Ca n’allait pas chercher bien loin.
Et si je tentais un peu d’astrophotographie? J’ai donc commencé par la plus proche des étoiles : le soleil…
…. Voilé. Et la seule nuit où le ciel étoilé a été visible, c’était vers 2h du matin et franchement, j’étais très bien dans mon lit.
Bref, c’était ambiance toundra, les montagnes en plus…
.. Un truc à ravir un Jack London qui sommeille dans tout garçon qui se respecte.
Seule solution restante : la rivière.
J’ai donc profité d’une trouée…
… Mais au fin fond de la vallée le soleil disparaissait vite malheureusement.
Et j’ai attendu… Attendu…
Un héron cendré est venu se perdre au fond de la vallée. Après 2 grosses averses de neige il n’est jamais revenu.
Quant aux locaux, la vie n’était pas facile, aucun ne se laissait approcher.
Ainsi l’accenteur alpin (Prunella collaris)…
… Marchait sur une paroi tout juste tombée dans l’ombre…
.. Pendant que les mésanges à longue queue (Aegithalos caudatus)…
… Voletaient en groupe d’arbre en arbre, jouant ainsi avec l’autofocus de l’appareil photo, mettant aussi à l’épreuve la patience du photographe…
Pire encore, un grimpereau (allez savoir s’il s’agissait d’un grimpereau des bois ou des jardins) avait la bougeotte et remontait, à toute vitesse, tous les troncs alentours.
… Et même un rouge gorge (Erithacus rubecula)…
… S’amusait à voleter autour d’une pierre de la rivière afin d’attraper quelques insectes au vol.
Enfin le roi du cours d’eau est apparu, le cincle plongeur (Cinclus cinclus)…
… Selon la technique du « 1, 2, 3 soleil! » je me suis approché : en clair, dès qu’il plongeait je bougeais, dès qu’il ressortait de l’eau je m’immobilisais, quelle que soit la position et en gardant un buisson entre lui et moi (d’où les flous dus aux branches sur les bords des photos)… Assez comique quand on a de la neige jusqu’aux genoux et un équipement photo lourd.
… Il a d’abord fait sa toilette…
… Puis a vérifié autour de lui…
… Je n’étais pas dupe, je savais qu’il m’avait repéré, mais tant que je ne bougeais pas c’était bon…
… D’ailleurs il s’est envolé.
J’ai eu beau attendre longtemps, longtemps… Non seulement il n’est pas revenu, mais en plus tout s’est arrêté.