Vous vous souvenez surement de cette petite mare située quelque part dans le Luberon, dans laquelle j’avais fait quelques rencontres d’odonates. Et bien j’y suis retourné, la mare s’asséchant en cette fin juillet/début août.
J’y suis allé comme ça, par curiosité dans un premier temps : le choc! c’était comme de petits Anax imperator (Odonata Anisopetra Libellulidae) qui grouillaient au-dessus et à côté de la mare.
Vite je dégaine un boitier!
Raaaa c’est flou!
Ceci dit il y a assez de caractéristiques pour m’apercevoir que l’identification est fausse : il s’agit plutôt un mini clone d’Anax imperator, il y a quelques différences, il ne peut s’agir que d’une aeshne (pas facile à prononcer je sais), en l’occurrence ici Aeshna affinis (Odonata Anisoptera Aeshnidae). Je regarde ma doc, pour confirmer et en apprendre plus sur cet insecte. Je note une information capitale : « les mâles s’observent souvent d’un vol bas au-dessus de zones humides en voie d’assèchement » : Bingo! Il faut que j’y retourne…
Et j’y suis revenu 3 fois.
Premier essai.
Grosse inquiétude : le bazooka, le 400mm pour mon bô reflex ultra-rapide, était resté… à la maison. Tant pi, on va voir ce que je peux faire avec un hybride Olympus, caractérisé par un autofocus continu digne d’un escargot au galop, mais un escargot ivre en plus si on active le suivi… c’est assez marrant à voir, mais ça lasse assez vite également.
J’essaie avec l’E-PL5 sans viseur avec un zoom en bout de range, soit un 300mm (équivalent 600mm) : impossible d’accrocher quoique ce soit. Je rajoute le viseur externe VF-2 et là… sans la stabilisation boitier, même constat qu’en regardant derrière l’écran, avec la stabilisation boitier, une brutale envie de vomir m’assaillit lié à la stabilisation pas du tout adaptée à cet exercice. J’arrête là, je passe sur l’E-M5 et sa stabilisation de course, y compris dans la visée : ouf, ça va mieux!
Premier essai décevant : l’insecte est petit dans le viseur, il me faut activer la loupe et parfaire la mise au point manuellement… C’est assez comique de devoir effectuer une mise au point manuelle sur un insecte qui ne fait pas de stationnaire parfait avec un équivalent 600mm….
Résultats de la journée moyen.
L’insecte est mal positionné dans le viseur et j’ai un mal fou à gérer les différences de luminosité dues au fait que la mare est partiellement à l’ombre. Par contre pour faire du contre-jour c’est parfait.
Autres essais. Même matériel, mais je change de zone. Je repère un mâle qui est caractérisé par une pattes qui pendouille. Je le suivrais sur les 2 jours, toujours à patrouiller sur le même territoire en triangle.
Une belle vue de 3/4 profil pour commencer.
Suivie d’une autre prise d’un peu plus loin et avec plus de lumière.
Je me place au centre de son territoire, je ne sais trop si c’est la curiosité ou s’il a un quelconque souvenir de moi, mais il est trop près : il me faut 90cm pour faire la mise au point, il est à 30 cm. Impossible d’y aller avec l’objectif macro, je dégaine donc un autre zoom pour me limiter à 150mm (équivalent 300mm en plein format) de focale, toujours sur E-M5.
Voici le résultat : un petit portrait de face afin de vous montrer à quel point cet animal est… curieux.
Puis bien sûr, il s’en est allé, il avait autre chose à faire.
Voilà, ce long billet me permet de remercier ce mâle en particulier pour sa tolérance et sa patience. Chaque séance a duré 1h à 1h30 maximum en début d’après midi. Je n’y suis pas allé tous les jours afin d’éviter de perturber trop longtemps les animaux, puisque s’ils sont là c’est avant tout pour se reproduire. A moi de surveiller si l’année prochaine j’observe les mêmes insectes dans cette mare.
Ah au fait, pourquoi « vol du dragon »? Tout simplement parce qu’en anglais libellule se dit dragonfly… et que j’ai pu en photographier sur un autre continent assez récemment 😉