Par le passé j’avais déjà rencontré cette espèce, mais je ne m’étais pas plus intéressé que ça à son cas, occupé que j’étais à chercher des araignées et des phasmes. Depuis je ne sors plus qu’en billebaude, sans but précis en dehors du plaisir de me régaler les yeux. Ca tombe bien, avec ces insectes j’espère que je vais vous contenter à mon tour..
J’ai d’abord rencontré monsieur qui se pose sur une fleur jaune, comme à chacune de mes rencontres avec les individus de cette espèce d’ailleurs. Surement le fait du hasard.
Pour identifier monsieur c’est simple, procédons par étapes, regardez la photo légendée ci-dessous :
- cet individu possède un corps divisé en 3 parties bien visibles, à savoir la tête portant les yeux et les antennes, le thorax portant les pattes et les ailes, l’abdomen : c’est donc un insecte. Il appartient à la classe des insectes.
- comme vous pouvez le voir sur cette photo, on ne voit pas d’ailes mais des élytres d’un superbe vert qui recouvrent des ailes aux reflets bleus en vol : c’est donc un coléoptère, il appartient à l’ordre des coléoptères.
Jusque là tout va bien c’est un insecte coléoptère.
Le thorax est divisé en 3 segments (ou parties si vous voulez), qu’on ne voit pas ici, sauf si on regarde les pattes puisque chaque segment porte une paire de pattes : d’avant en arrière on ajoute donc le préfixe pro, méso, méta à thorax. Je vous laisse regarder la photo.
Petit détail pour plus tard, regardez un peu mieux la patte métathoracique : à son début, qui correspond au fémur (on parle de métafémur) elle est renflée : le mâle a la cuisse « musclée ».
La forme générale du corps maintenant, puisque c’est la première chose qu’on remarque normalement.
Le corps est allongé, fusiforme même. L’animal est très agile et vole très bien. Il appartient donc à la famille des buprestes.
Au passage, vous avez dû vous rendre compte que la femelle dispose d’un atout supplémentaire elle : deux bandes rouges étroites et droites sur le thorax, une belle écharpe rouge en somme.
Résumons : madame est coquette, monsieur est musclé. Voici donc notre couple parfait d’Anthaxia hungarica (Coleoptera). Et oui, la belle est hongroise!
Bon, pourquoi je vous parle de ça déjà? Ah oui!
J’ai rencontré un superbe mâle sur une jolie inflorescence jaune.
Ce dernier était occupé à mâchouiller négligemment quelques pétales, tout en agitant avec frénésie ses antennes : quelque chose le tracassait. Et pour cause.
Non loin de là, la fleur d’en face pour tout dire, madame se refaisait une beauté. Elle était tellement brillante que la cellule de mesure de la lumière de l’appareil photo en était toute affolée.
A peine ai-je eu le temps de contrôler les photos sur l’écran arrière et hop (attention, âmes sensibles s’abstenir) :
Sur la table et à la verticale : essayez de faire ça vous et… heu pardon.
Bref, le jaune de l’inflorescence se reflétait dans leurs yeux telle la flamme de la passion… Et la femelle en profitait pour grignoter un peu.
Puis tout s’est arrêté soudainement et monsieur s’est retrouvé tout seul, immobile.
Je m’en suis allé moi aussi, heureux que j’étais d’avoir fait une telle rencontre.