Avant de commencer et pour ceux qui veulent un peu plus de détails, toutes les photos ont été prises en juillet dans les Alpes de Hautes Provence, plutôt du côté de Banon (je reste volontairement vague sur la localisation, secteur de Manosque sur cette carte), dans 3 lieux différents à l’intérieur du Parc naturel régional du Luberon. Cet inventaire est bien évidemment totalement incomplet.
A tout seigneur tout honneur, commençons par l’empereur, à savoir l’anax empereur (Anax imperator, Odonata Anisoptera Aeshnidae).
Oui c’est loin, mais c’est la première photo posée que j’ai pu faire de cet animal, car bien que de grande taille (le corps peut dépasser 8 cm de long) il n’en demeure pas moins très vif. J’ai été surpris de cette rencontre car je ne m’y attendais absolument pas et entendre le bruit produit par les ailes en vol ça impressionne. J’ai été « déçu » également car j’ai visiblement eu affaire à des individus incapables de faire du vol stationnaire plus près de moi et longtemps (je ne pouvais pas entrer dans le plan d’eau sauf à vouloir faire un don de bottes pour les générations futures) et qui avaient la fâcheuse habitude de se cacher derrière des herbes. Ceci dit, j’ai réussi à faire quelques photos.
Ainsi ce cadrage permet de voir l’architecture complexe caractéristique de la zone où les muscles alaires sont fixés aux ailes.
Cet autre permet de déterminer le sexe de l’individu. Ci-dessous, les deux « pointes » noires situées au bout de l’abdomen sont des cercoïdes (qui jouent un rôle lors de la reproduction) et encadrent, c’est difficile à voir sur cette photo, une pièce sombre et carrée à savoir la lame supra-anale : cet individu est donc un mâle.
Voici enfin une vue rapprochée du coquin impérial!
On continue avec les « petites bleues » que j’ai pu trouver dans deux zones différentes.
Tout d’abord dans une mare qui a tendance à s’assécher en août. Il y avait peu d’individus de cet agrion jouvencelle (Coenagrion puella, Odonata Zygoptera Coenagrionidae), au vol lent mais naviguant toujours au milieu des plantes aquatiques : cette caractéristique m’a imposé un bain partiel agrémenté d’un manque total de stabilité dans l’eau quand on n’a pas eu l’idée d’utiliser un monopode et qu’on ne tient pas forcément à faire prendre le bain au matériel
Pour mémoire, ne pas noyer l’appareil tenu en main c’est bien, éviter de faire plonger le sac photo qui est dans le dos c’est bien aussi.
Ensuite, dans un plan d’eau plus important jamais à sec cette-fois-ci, j’ai beaucoup aimé cette espèce-ci, l’agrion porte-coupe (Enallagma cyathigerum, Odonata Zygoptera Coenagrionidae), qui a eu la bonne idée de venir en groupe.
Ou en couple (je vous ai déjà montré cette photo dans un autre billet).
Vous avez dû remarquer que c’est le même milieu que celui de notre anax empereur.
Pour en finir avec cette couleur, on change de taille mais pas de milieu, on obtient une grosse libellule bleue bien pruineuse : un mâle orthétrum brun (Orthetrum brunneum, Odonata Anisoptera)
Et maintenant on vire au rouge.
On retrouve un couple de libellules écarlates (Crocothemis erythraea, Odonata Anisoptera Libellulidae), le mâle est rouge et la photo floue sous l’effet de l’émotion. Pour rappel, je vous ai déjà parlé de cette espèce déjà vue plus au sud. Dans le cliché ci-dessous, le mâle maintient la femelle grâce à ses cercoîdes.
J’ai pu rencontrer aussi le Sympétrum rouge sang (Sympetrum sanguineum, Odonata Anisopetra), ici le mâle.
Et la femelle.
Qui m’ont fait tous deux l’amitié de rester sagement sur leur brindille, surtout la femelle, le mâle ayant des occupations importantes comme défendre le territoire et trouver une compagne pour transmettre ses gènes.
Et pour terminer, on passe au vert avec un caloptéryx vierge (Calopteryx virgo, Odonata Zygoptera) qui n’a rien à voir avec un archéoptéryx. Voici le mâle.
Et je ne mets pas celle de la femelle car totalement ratée. J’étais cette-fois ci dans l’eau à mi-cuisse et il y avait un peu de courant. Bref, plutôt périlleux pour le matériel, ça aurait mérité un panneau jaune et noir de danger. Au lieu de ça j’ai eu une libellule jaune rayée de noire, un onychogomphe à crochets (Onychogomphus uncatus, Odonata Anisoptera) mâle qui me précédait en se posant sur des blocs de rochers en bordure de cours d’eau.
Pour les curieux, ça m’a pris deux jours pour faire tout ça mais je n’ai pas fait que ça pendant deux jours non plus. Tout le matériel photo utilisé lors de ce reportage est revenu à la maison parfaitement sain de corps et de circuit, tout juste un peu poussiéreux, un beau prétexte pour se laisser gagner par mégarde par une belle fièvre acheteuse 😉
Émerveillés!!!……
quelles merveilles !
et quel photographe !
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