Tuons le suspens dès le départ.
La rencontre du jour concerne une abeille solitaire, dans mes chères collines provençales, sur un versant sud. Cet hyménoptère m’a repéré très tôt et à fait comme si de rien n’était… jusqu’à ce que je me rapproche un peu trop. Son vol s’est alors accéléré, la trajectoire s’est complexifiée par quelques demi-tours, volte-faces et virages serrés, histoire de tenter de donner le mal de mer au photographe dans son viseur. Puis elle a fini par aller se cacher dans son trou, creusé dans un micro talus friable situé entre deux strates calcaires.
Telle est l’abeille solitaire connue sous le nom d’anthophore aux pattes poilues (Anthophora plumipes, Insecta Hymenoptera Apocrita).
Comment je sais que c’est lui avec aussi peu de détails sur la photo? J’ai eu le temps de l’observer, et j’en ai déjà rencontré exactement dans la même zone les années passées.
Au fait, pourquoi « lui »? Parce que c’est un mâle, la femelle étant plus foncée.
Dans la littérature il est écrit que c’est un des premiers hyménoptères qui butinent dans l’année… Nous sommes tôt dans la saison, il ne faisait pas particulièrement chaud en plus, et mis à part un bourdon terrestre qui semblait se chercher un trou, je n’ai rien vu d’autre.
Et côté fleurs il y a déjà de quoi subvenir aux besoins, le romarin est bien épanoui,
l’ajonc de Provence commence à bien jaunir les collines lui aussi,
et mes chères globulaires émergent.