J’y suis retourné, au Sémaphore du Bec de l’Aigle.
Je savais que ce serait difficile, bien plus que l’ambiance paisible de la dernière fois. D’ailleurs, un remorqueur était à l’abri dans la baie.
J’étais obligé de me protéger des rafales les plus fortes derrière une table d’orientation, mais je devais l’affronter, ce vent impétueux.
En bas, au Bec de l’Aigle les vagues affrontaient la falaise.
En haut, en regardant plein ouest j’ai d’abord été aveuglé puis déséquilibré.
J’ai regardé à ma droite, les iles étaient à peine visibles.
Le vent soufflait, apportant le froid et repoussant tout y compris les nuages.
Ce vent soufflait, semblant hurler que je n’y arriverais pas.
Mais j’ai tenu bon, car là était mon défi : ne pas céder, ne rien céder à l’envie qui me disait de partir me mettre à l’abri.
Je l’ai donc vu ce soleil du soir,
baignant le ciel de sa lumière dorée,
et toujours aussi magnifique.
Mais il a fini par partir.
Le vent s’est alors un peu adouci.
Mais il a fallu partir, car on ne distinguait plus le ciel de la mer à l’horizon,
mais il a fallu partir, en promettant de revenir…