Message de la rédaction de De-Natura
Notre reporter ayant tenté de se faire porter disparu, quelques précisions avant de commencer son récit.
Nous nous étions arrêtés au camp de base secret, il était temps pour notre reporter et son guide de partir.
Jour 1, rando 1 : le départ du parking du bas de Castérino, petite ville française où beaucoup de commerçants locaux parlent avec un accent italien, et pour cause, l’Italie n’est pas très loin.
Comment était le début de cette marche?
Soyez un peu plus créatif!
Mais quelqu’un y avait déjà goutté : une honte!
Vous nous en avez ramenées?
Heu non! C’est dommage, elles étaient bonnes et il y en avait un peu partout!
Ca va comme ça! La suite s’il vous plait!
Côté fleurs, il y avait la foule des grands jours aussi : il y avait tellement de papillons sur certaines que faire une photo était compliqué, à l’image de celle-ci sur laquelle pas moins de 3 espèces différentes se régalaient de nectar. Je ne savais même pas quel animal photographier!
Le brun en haut est un nymphalidé et le petit noir et rouge dessous un zygène : pour aucun des deux je ne m’aventurerais à une détermination sans avoir pu photographier la face supérieure et inférieure des ailes. Par contre celui de dessous est un demi-deuil (Melanargia galathea, Lepidoptera Nymphalidae) tantôt étalé,
… Tantôt prêt à décoller…
… Car il disputait le butin avec un bourdon comme ci-dessous,
… Ainsi qu’avec tous les cousins plus ou moins proches de lui côté classification.
Pendant ce temps, l’apollon (Parnassius apollo, Lepidoptera Papilionidae) était à l’écart de tout ce remue-ménage…
… Il se permettait même de faire le tour de la sphère floral sans être dérangé.
J’aurais pu lister un nombre d’espèces impressionnant rien qu’en papillons. Mais il aurait fallu que j’y reste quelques jours, parce que nous avions à peine parcouru 500 mètres (sur les 15 Km prévus) et que plus d’une cinquantaine de photos avaient déjà été prises.
Un vrai paradis quoi!
Côté fleurs, si vous m’avez suivi dans les Ecrins l’été, on était dans du classique en limite de sous-bois dans les Alpes : les grandes jaunes digitales et les grandes roses épilobes principalement.
Et les photos?
Pas besoin! Tous le monde connait ces fleurs!
Nous avons fini par atteindre la forêt de mélèzes et tout changeait. Il faisait plus sombre, plus lourd aussi (il a plu d’ailleurs) et la vue dégagée laissait place à une forêt de troncs tous alignés.
Vous auriez dû y aller plus tôt au lever du soleil!
A l’évidence, il était trop tard aussi pour l’anémone pulsatile (Anemone pulsatilla, Renonculaceae) dont seuls les fruits étaient désormais visibles.
Dommage, car c’est vraiment une belle fleur violette!
Encore heureux il y avait un apollon pour nous consoler…
La transparence des ailes indiquait que cet individu avait bien vécu. Et le comportement ne laissait planer aucun doute : cette femelle diffusait des phéromones pour attirer les mâles alentours.
En sortant de la forêt, sous un ciel bien couvert, nous avons retrouvé 2 habituées des prairies alpines : le bouillon blanc (Verbascum thapsus, Scrophulariaceae)…
… Et la grande gentiane (Gentiana lutea, Gentianaceae)…
… Mais à l’évidence, pour cette dernière également, les fleurs avaient laissé la place aux fruits.
En montant encore en altitude, nous avons eu droit à 2 belles surprises.
Pour la première, aperçue presque par hasard, il s’agissait d’une beauté que je ne pensais pas rencontrer à cette période et que je n’ai que partiellement identifiée : l’orchis tacheté (si c’est vraiment lui : Dactylorhiza sp.maculata, Orchidaceae).
Quand à la seconde, on a eu droit à une très jolie mise en scène portée par un azuré (Lepidoptera Lycaenidae) posé sur ce qui semble être un écrin formé par la corolle de cette centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa, Asteraceae).
Nous avons ainsi fini par arriver au lac vert…
… Dont le niveau de l’eau semblait anormalement bas.
A partir de là, nous avons suivi une trace, on n’aurait pas dû. Disons qu’elle était faite d’herbe jaunie par les passages successifs de marcheurs, mais ce n’était pas le chemin normal… Comme nous l’a rappelé un garde…
Ah bravo! Belle mentalité!
Il n’empêche qu’une énorme grenouille rousse (Rana temporaria, Amphibia Ranidae) a attendu que je m’équipe pour pouvoir photographier une marmotte pour surgir entre mes pieds…. J’ai eu beau reculer elle était trop proche, elle restera donc partiellement floue.
Mais quel toupet!
Je ne vous le fait pas dire!
Pour bien faire, il aurait fallu que j’entre dans le ruisseau pour avoir le recul nécessaire…. A moins que c’était ce qu’elle recherchait?! Après tout, c’est une cousine des grenouilles rieuses…
D’ailleurs dans le ruisseau se cachait une petite perle, une omble de fontaine (Salvelinus fontinalis, Salmonidae) de belle taille, laquelle, comme le suggère la classification indiquée entre parenthèse, est également connue sous le vocable de saumon de fontaine.
NDLR : Oui, parce qu’à De-Natura on est comme ça : la surface de l’eau n’est pas une limite à l’observation. Et le poisson n’a pas du tout été dérangé, notre reporter étant capable de se déplacer comme un elfe à ses heures perdues, ce saumon ne l’a pas entendu venir ni repartir.
En repartant du lac, nous sommes tombés sur un petit trésor bleu et délicat en la personne du Myosotis des Alpes (Myosotis alpestris, Boraginaceae), soigneusement caché à l’ombre…
… Accompagné par mon fil rouge de l’été, un oeillet rose, mais cette fois ci un oeillet oeil-de-paon (Dianthus pavonius, Caryophyllaceae) histoire de changer un peu.
Et après?
Après le temps s’est couvert, le vent s’est levé. J’aurais pu vous parler de la tourbière, des lacs Jumeaux photographiés ici depuis la table d’orientation…
Mais les photos n’en valaient pas le coup.
Et le lac des Grenouilles?
Lui? Il aura droit à un article à part entière.
Nous sommes redescendus directement, car il était déjà 17H, non sans un dernier regard vers ce bouquet d’oeillets oeil-de-paon placé là au bord du chemin.
C’est tout?
Oui, on a clairement manqué de temps, et la météo n’était pas non plus avec nous. Beaucoup de déchets, beaucoup d’incertitudes pour permettre d’identifier correctement animaux et plantes.
Et la géologie?
La géologie? Mais tout le monde s’en moque!
Vous n’avez rien de rien à proposer pour réconcilier nos lecteurs avec cette discipline?
Heu, ah ben si! J’espère que ça conviendra!
Il a été posé là, sur cette souche de mélèze, surement par les ouvriers occupés à reconstruire un refuge à proximité. Chacun y trouvera l’interprétation qui lui plaît, pour moi ce sera l’amour de la montagne!
Et les marmottes?
Quoi les marmottes?!
La rédaction a reçu des mails de menace de boycott s’il n’y avait pas de marmotte.
Ah! J’en ai, mais ce ne sont pas les meilleures photos qu’on ait pu faire.
Voici donc la marmotte des Alpes (Marmota marmota, Mammalia), histoire de vous faire encore patienter!
Très bien, on arrête là pour cette fois. et ne lambinez pas pour l’article suivant!
To be continued…
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