Cette fois-ci on nous allons suivre cette longue ligne droite partant sur la gauche entre 2 énormes massifs.
Le glacier noir est aussi simple à trouver que le glacier blanc vu précédemment : il suffit de tourner à gauche au lieu de partir à droite à la croisée des chemins. La carte IGN est toujours la même (série TOP25 est la 3436ET), et c’est fléché.
On emprunte un sentier qui se transforme très rapidement pour suivre une crête très étroite par endroit, sur le fil du rasoir donc. Et pour cause, on marche sur la moraine latérale consolidée du glacier : celle-ci évolue donc au gré des mouvements du glacier et son profil se modifie pour cause d’érosion.
Un petit regard en arrière au début du chemin. Au fond on distingue la trace menant au glacier blanc.
C’est magnifique, mais si vous avez peur du vide, évitez.
Ci-dessus, à ma droite, le ravin de l’Encoula 10 à 20 mètres plus bas. A ma gauche, le glacier noir parfois 30 à 40m plus bas à certains endroits : ne pas tomber donc.
Comme si ça ne suffisait pas, il y a de magnifiques cônes d’éboulis comme celui-ci, où la base à 2100m et trouve son origine à 3000m d’altitude environ.
Et oui, le point blanc à gauche est un parapentiste qui s’est amusé, ce jour là, à flirter avec la barre des Ecrins.
C’est monotone, en ligne droite, on n’en voit pas la fin, laquelle est brutale, barrée par des montagnes élevées.
Sur la photo ci-dessus, je crois bien que le grand coup d’épée sur la droite correspond au col des Avalanches (3499m d’altitude)… De toute façon il n’y a rien à moins de 3000m par là, autant regarder le paysage. Une fois au bout de cette moraine pensez à regarder vers la gauche.
Le promeneur non averti qui sera arrivé à quelques 2400 m d’altitude, aura une envie forte de descendre la moraine pour aller voir la cascade de plus près…
C’est là le piège de ce glacier : on ne le voit pas, il est pourtant devant vous…
… 20 à 30 cm dessous la moraine. Et il continue même derrière la cascade… Tout ce minéral sombre a donné le nom au glacier, à moins qu’il ne s’agisse de ses pièges situés sous ces rocs, autant de puits cachés, de failles masquées et donc d’accidents potentiels.
Encore heureux, il reste tout un tas de petits glaciers, sur la face ouest du Mont Pelvoux, qui permettent de s’en mettre plein les yeux.
Après avoir dépeint un portrait sombre de ce Mordor minéral et glacé, on va passer au vivant, nettement plus joyeux.
Pour se faire, il suffit de se retourner et d’admirer.
On se doute bien de quel côté il va falloir regarder pour trouver des animaux, et, il faut tout redescendre!
Mais avant, petit hommage à une courageuse qui, à plus de 2400m d’altitude sur une moraine, dépasse tout le monde en taille :
Je penche pour une épervière laineuse (Hieracium tomentosum, Asteraceae) sans pouvoir le certifier.
Et une autre survivante, prise un peu plus bas : la Scutellaire des Alpes (Scutellaria alpina, lamiaceae) et ses fleurs d’un bleu violacé, panachées de blanc est remarquable elle aussi.
Si vous venez tôt, vous pourrez rencontrer les deux types de mammifères du coin : la marmotte, qui, avec aussi peu d ‘espace, lance les cris d’alarmes, se cache vite… Et refuse même les interviews.
Quant au chamois, ils sont régulièrement au rendez-vous… Mais souvent loin…
Une année pourtant, un chamois vraiment pas stressé…
… M’avait permis de tester mes talents d’approche (parce qu’il le voulait bien) et, malgré un équipement pas du tout adapté, m’avait laissé approché…
Enfin pas trop mais quand même. Il avait même laissé un message très clair en regardant droit dans ma direction…
Côté oiseaux, si on retrouve nos habituels pique-assiettes, les chocards à bec jaune…
… Cette année j’ai eu la surprise de rencontrer des rougequeues noir (Phoenicurus ochruros). Ci-dessous le mâle.
J’ai pu observer un couple chasser les insectes et voleter à distance respectable des promeneurs.
De la même façon que les stries visibles sur ce glacier étaient loin elles aussi…
Bref, une belle balade. Vous pouvez réaliser dans la même journée le glacier et le glacier noir, mais prévoyez beaucoup d’eau dans ce cas.