Si on n’est pas à la montagne à baigner dans les sommets enneigés on a une vision assez négative de ce mois. Le meilleur moyen d’illustrer un tel propos est la photo d’une ville.
Et encore, là on a de la chance, il y a du vert. Néanmoins, l’impression générale qui se dégage est que c’est gris, sombre, froid et ça manque de couleurs chatoyantes.
Les platanes sont amputés de leurs branches, et pourtant il s’en passe des choses, car dès février les bourgeons éclatent…
…Les fruits, les fameuses boules allergènes, sont toujours là…
… et sous l’écorce de ces arbres, ça grouille déjà…
Ah! Mais c’est surement trop petit, rapprochons nous un peu pour découvrir… Une gaufre vivante.
Il s’agit en fait d’une punaise d’environ 3 mm, connue sous le nom de tigre du platane (Corythucha ciliata, Hemiptera) et passant l’hiver là, sous l’écorce de l’arbre, directement sur le garde-manger.
Et puisqu’on est au ras des choses, continuons vers le bas du tronc, puisque février est également une période de grande activité pour les mousses : elles se coiffent toutes d’un chapeau sur le sporogone, et se dressent fièrement en nombre vers le ciel.
Mais février, même au jardin, est un mois riche en couleurs. Merci à un habitué, le romarin…
… A la lavande aussi (une première cette année)…
… ainsi qu’au pyrrhocore (Pyrrhocoris apterus, Hemiptera) lequel, même en cette saison, ne raterait pour rien au monde un bain de soleil…
… Alors que dans l’ombre, le loup arachnéen, la lycose, est déjà à l’affut.
Très bien donc! Il y a du monde et des couleurs, mais ici c’est un jardin, la nature, la vraie, est au repos non?
Mmm, en ouvrant les yeux, on aperçoit pourtant facilement des touches de couleurs dans la garrigue bien verte (et toujours aussi piquante).
Les Coronilles à tige de jonc ( Coronilla juncea, Fabaceae) déploient déjà leurs anneaux de fleurs jaunes…
… Quand l’ajonc de Provence (Ulex parviflorus, Fabaceae), lui, égaie le jaune d’épines redoutables.
… Tandis que les globulaires (Globularia alypum, Lamiales Plantaginaceae) se préparent pour le mois suivant…
Je pourrais encore continuer, mais il y a une fleur dont j’attends la sortie chaque année : la barlie de Robert (Himantoglossum robertianum, Orchidaceae).
Cette grande plante passe souvent pour de la mauvaise herbe, on la trouve même en grande nombre dans certains jardins où elle est victime de la tondeuse… Et pourtant, c’est une orchidée.
Et?
Et il y a aussi des papillons l’hiver, des butineurs, et même des criquets qui sont actifs…
… Mais ma préférence va au diablotin, la larve de l’empuse (Empusa pennata, Mantodea Empusidae)…
… Qui se laisse toujours approcher pour peu que l’on prenne quelques précautions…
… Au point que parfois, on atteint les limites du matériel qu’on a apporté. Ci-dessous, plus près la mise au point était impossible…