Voici l’objet de ce reportage réalisé, comme souvent, au péril de la vie de mes doigts : une facétieuse fourmi jouant au pendule sous une feuille de ciste blanc.
Mais ne vous y trompez pas, cette fourmi acrobate dépasse le centimètre et est plutôt du genre travailleuse, comme toutes les fourmis d’ailleurs.
Ainsi, ici elle récolte du nectar sur une euphorbe…
… Quitte à avoir du pollen sur l’oeil, mais aussi un peu partout sur la tête pour tout dire…
Mais cette activité bucolique ne doit pas faire oublier que la vie n’est pas simple pour ces animaux. Ce soldat vétéran avec un morceau d’antenne et un autre de patte peut en témoigner.
D’ailleurs, suivons cet individu jusqu’à son nid.
Le retour n’est pas de tout repos, l’ouverture est située quelque part dans une falaise verticale, et même en surplomb par endroit.
L’entrée est plutôt bien gardée, l’approche se révèle difficile : la température étant élevée elle sont très vives.
Zut! Je crois que la gardienne m’a détecté, elle est énorme , je vais reculer un peu… de quelques centimètres.
Halte! Qui va là!
Heu, je suis journaliste pour de-natura.net, un site trop génial!
Hein? Vous êtes une menace où pas?
Non, non, je suis journaliste! Je voulais juste savoir comment vous vous appelez, ce que vous faites ici…
Je suis 2555, par ma taille je suis une major dans ma colonie des camponotes rouges de la falaise blanche!
Ah! Et vous faites quoi au juste?
Je surveille les entrées, regardez, reculez un peu!
Toi là, tes antennes!
Regardez, on se touche les antennes pour vérifier que l’odeur corresponde bien à celle de la colonie. Ici c’est le cas donc cette ouvrière peut passer.
Ah oui, ça a l’air très très important! Et la reine?
Quoi la reine?
Ben je ne sais pas moi, elle est célibataire?
Quoi? Alerte on attaque le nid!
Oulala! Que vous avez de grandes mandibules! Au revoir à une prochaine!
NDLR : notre reporter ayant manqué de tact s’est enfui sur un bon mètre pour éviter une attaque de celle surnommée le « tigre des fourmis », à savoir la camponote ensanglantée (Camponotus cruentatus, Hymenoptera Formicidae) facilement reconnaissable par sa grande taille et sa couleur générale. Mais les spécialistes auront repéré le pétiole (la séparation entre l’abdomen et le thorax) en une partie, une lame frontale en forme de lyre (bien visible sur les portraits de tête), un abdomen mat avec une base rouge orangée. Dans tous les cas, ça mord très fort, leur nom d’espèce n’est pas exagéré, j’en connais un qui a testé 😉